Protection

Or ça, la fameuse elfe à barbe qui nous visite!
S'esclaffa Morllyn en entrant

Bienvenue ici, je vois que tu as trouvé le bar, tu as bien fait! Nul besoin de payer ici, on se sert au petit malheur la malchance. C'est que je mélange parfois mon rôle de tenancière de ce marécageux endroit et celui de dépôt pour mes mixtures hasardeuses, mais tu sais ce que c'est!

J'espère bien pouvoir vous entendre toi et le dépositaire de la mémoire du Bicornu Maudit sur les légendes et les faits anciens. L' esprit du corsaire flotte encore en ces lieux. Si... là! Derrière le comptoir dans le bocal rouge. Désignant un cortex nageant dans un liquide visqueux Allez, je plaisante


Du calme, mes amis Kawamots, Adah était une vieille connaissance de ma grand'mère, aussi lumineuse que les marais autour de nous et aussi diplomate qu'un mange-coeur ivre parait-il. Elle en a eu marre des doranes a poils soyeux et si elle préfère s'encanailler ici dans une ambiance moins convenue qu'ailleurs, elle est bienvenue. Par contre, c'est vrai que ça se fait d'offrir la tournée quand on passe... Allez Sang de Basilik à Foliane pour tout le monde pour tout le monde! C'est bon pour le petit déjeuner et ça fera passer les excès d'hier

Quelque part dans un coin obscur de la taverne - qui n'en manquait point, de coins, non plus que d'obscurité - de la Vipère Noire, deux yeux sombres accrochèrent soudain la lumière du foyer. Ils se plissèrent aussitôt, éblouis.

De sa place habituelle, proche des issues de secours les plus commodes, Jandar renifla l'air. Une odeur épicée et végétale à la fois, curieusement familière, embaumait l'air. C'était curieux, parce que de la taverne habituelle des truands de l'Union Obscure émanaient plutôt les délicates fragrances de bière éventée, de sueur et des tripes exposées à l'air libre des joueurs de dé maladroits.

Pour tout dire, cette fumée odorante qui se répandait contre les solives noircies lui rappelait quelque chose, quelque chose de vraiment ancien et diffu, au plus profond de sa jeune mémoire. C'était une odeur qu'il avait déjà senti quelque part... quelque part avant de connaître une jeunesse aventureuse et sportive au grand air des bas-fonds du quartier de la Pêche à Dust et dans les égouts peu fréquentables d'Earok.

Jandar fronça les sourcils en avisant une elfe auprès du bar. Elle était certes ravissante dans ses habits d'écaille subtilement décolletés, mais le sourire qui éclairait son visage ne montait pas jusqu'à ses yeux, verts, mais glacés. Et puis elle restait là à boire des Bourre-Bons à la chaine alors que les frères Kawamot, qui à eux deux avaient moins de stabilité mentale qu'un seul individu normal, la serraient de près.

En temps normal, Jandar, dit "la fouine", dit "au revoir", dit "il est passé par là M. l'agent !" reconnaissait de très loin ce genre de personnage. Une vie entière (ce qui ne faisait pas tant de temps que ça dans son cas) passée à éviter les charmes incomparables des bas-fonds pittoresques des grandes citées, tels que coups de poignard dans le dos et bandes de gamins des rues cannibales (il avait fait grand froid après la guerre des démons et on ne trouvait pas facilement du pain à se mettre sous la dent) lui avait donné un instinct très affuté pour éviter les coups.

Curieusement, son instinct ne lui disait rien, sur cette fille. En fait, il avait plutôt comme une impression lancinante de déjà-vu... curieux. Elle et Morllyn déblatéraient à flux continu sur un parfait inconnu, quelque chose comme un maudit corsaire. Rien qui ne le concernait, toujours. Il n'avait guère d'intérêt pour les bateaux, les marins, et globalement, tout ce qui nécessitait un contact prolongé avec l'eau. Son père avait été marin, sans doute quelque homme d'équipage rustaud d'un quelconque navire pirate, et avait disparu. C'était là tout ce qu'il connaissait de la mer.

Juste avant de mourir, sa mère, comme souvent les mères avant de mourir, lui avait révélé tout ce dont elle se souvenait à propos de son père, c'est-à-dire que dalle, et fait promettre de jamais mettre un pied sur un bateau. Jandar n'avait été que trop heureux de le lui promettre d'autant plus que son estomac se soulevait comme tempête, rien qu'à l'idée d'approcher d'un port.

Sur ce, il se fit la réflexion qu'il avait assez dégoisé dans sa tête pour l'information du lecteur et décida de revenir à son occupation première : contrefaire une traite de la Banque Naine des Profondeur adressée à un certain "Anulf Punkenshield" - les nains avaient de ces noms, décidément.

Antean s'approcha du bar pour prendre son verre. En guise de remerciement il dit à morllyn
"C'est peut être une vielle connaissance pour toi mais conseillés lui de devenir polie ici sinon je la tords et la transforme en harpe..."
Puis antean reparti vers son bouclier à moitié confectionne

Tout en se resservant un verre de Bourre-Bon, elle suivait des yeux l'elfe peu gâté par la nature qui venait de l'apostropher, et pouffa... Les Dieux seuls savaient le nombre incroyable de fanfarons qu'elle avait pu croiser dans les tavernes de cette terre... Elle-même avait cessé de les compter depuis longtemps. Des forts en gueule qui se calmaient assez facilement, d'un coup de botte bien ajusté dans l'entrejambe. Et à ce qu'elle savait, elle n'avait été aucunement impolie. Pas son habitude. Pas avant d'avoir d'abord collé une beigne, en tout cas. Et après, ma foi... Ce n'était plus utile. Non, elle n'était jamais impolie.
En haussant les épaules, elle se retourna vers Morllyn. Le temps de sa volteface, elle avait déjà oublié l'importun. Les deux frangins avaient au moins le mérite d'être plutôt... intéressants. Oui.

Attrapant un godet derrière le comptoir, elle le remplit et le fit glisser jusqu'à la jeune Elfe qui, elle, avait l'air franchement marrante. Et puis ses grands yeux reflétaient malice, sourire... et dinguerie. Comme ceux d'une charmante enfant dépeçant une chèvre en chantonnant une comptine. Adah aimait plutôt ça.

Mais moi aussi je te connais, Morllynn... Mon ami Bohr ne s'est toujours pas remis de votre rencontre... Ce n'était pas très gentil de ta part, d'ailleurs. C'est un bon garçon qui a le coeur un peu fragile... Promets-moi de ne plus le taquiner ainsi, veux-tu ? Je suis sûre que tu peux faire mieux, petite soeur.

Intéressée, elle lui montra les différentes fioles aux couleurs étranges qui ornaient les étagères
Alors comme ça, tu fais dans l'expérimental, hein ? Visiblement, nous avons des points communs, ma belle. Il faudrait que nous échangions quelques recettes... Tu as quelque chose là-dedans qui ne fasse pas trop de dégâts ? Quitte à offrir une tournée, comme tu me le demandes, autant pimenter quelque peu les pichets de vin, tu ne crois pas ? Ce serait amusant... lui dit-elle avec un grand sourire.

Se retournant vers l'assemblée, elle agita gracieusement sa main, qu'elle avait fort jolie, et dans un soupir théâtral Très bien, très bien... Tournée générale... Morllyn vous apporte les carafons de vin...


Tout en badinant, son esprit restait concentré. Une Elfe de son âge avait quelques dons, et une âme tapie dans un coin de la taverne avait fait sonner quelques clochettes dans son esprit. Un sang connu qu'elle pouvait renifler à travers les différents remugles de la pièce. Un parfum d'iode qui s'ignorait lui-même... Intéressant... Une question à creuser, peut-être. Elle tripotait machinalement les diamants bleus d'un collier d'ancienne facture.

Le regard de Terendul s’illumina doucement …

Enfin … un petit rafraichissement … j’ai bien cru qu’en plus d’avoir des clous rouillés dans les poches tu avais de l’étoupe dans les oreilles ! On n’a quand même pas des habitudes si difficiles à comprendre ?!...
Aller, santé Adah la Naine !

Tenillort se mit à rire doucement, un peu comme si ça lui faisait mal…

Héhé… Adah la Naine, c’est ça en fait !... Faut pas en vouloir à antëan,… t’as sans doute pas manqué de bonnes manières, … C’est juste ton style, on te voit un peu comme un Naine du clan des nabots ! Et ça c’est assez rude… On n’a rien contre les Nains tu sais, … On en a deux dans la famille, … C’est plus compliqué que ça, … enfin non c’est très simple en fait …

Ouais c’est bon hein ! Dit Terendul en coupant la parole à son frère.

On va pas se prendre la tête … Buvons !

Sache toutefois Adah qu’il n’y a pas de fanfarons ici ! On n’est pas du genre à promettre la mort à tort et à travers …. Antëan qui a le sang chaud voulait sans doute t’exprimer qu’ici tu n’es pas en terrain conquis, … tu es juste une invitée.

Si on te promettait la mort, … Ça serait inévitable ! Quel que soit le temps nécessaire, … et quelle que soit la méthode ! Mais on ne tue pas les invités de passage, il n’en a jamais été question… Enfin pas encore… mais parfois on fait des choses étranges… C’est cette petite voix aussi … qui n’arrête pas de distiller ses conseils dans ma tête … je sais pas en fait … si je dois … euh … tuer ?... Boire ?...

c'est étrange ...

...?!…

La jeune Dorane regardait toute la scene avec attention... Mais qui etait donc ce postulant qui etait arrivé en meme temps quelle...Dans sa main, la lettre de mission qui devrait l'accompagner lui dicter les épreuves qu'elle aurait a accomplir... mais sur sur cette lettre, toujours aucune inscription...

EN attendant elle essayer de comprendre le feu qui etait en elle... ses sortilèges devenaient chaque jour un peu plus puissant... Elle avait hate de s'en servir a bon escient ...

quels idées avaient donc en tete les chef de se clan qu'elle appréciait deja ?

Secouant la tête, Jandar écarta le pichet de vin violet que lui tendait un compagnon - il se défiait de l'alcool comme de l'eau. Il avait de quoi.

Un voleur qui veut vivre longtemps évite de choper la tremblote et la migraine.

Par contre, il se rapprocha de l'elfe naine : il avait compris d'où provenait l'odeur d'herbe étrange, c'était de l'authentique poudre de fée, d'excellente qualité, en plus...

... et ma foi, c'était difficile de vivre sans aucun vice, n'est-ce pas ? Une petite bouffée, ça ne mangeait pas de kobold.

Le crépuscule se rependait sur les berges du marais tel un prédateur se mouvant vers sa proie...

Umbre d’un pas faussement désinvolte se rapprochait du bac noir, il avait ouï dire que l’on y servait des plats pour le moins exotiques.
Poussant les portes de l’établissement il y découvrit une taverne en pleine effervescence. Une vieille connaissance perchée sur une caisse en bois comme à son habitude centralisait toute l’attention. Berom le beau parleur était en train de venter ses exploits et demandait allégeance auprès de l’Union. Qui aurait cru que ce franc-tireur allait finalement rentrer dans les rangs …

Bien le bonsoir à tous !

Berom, sacrée vieille branche !

Désolé de t’interrompre dans ta fanfaronnade habituelle, mais il me semble que tu as omis quelques menus détails dans tes aventures…
Pourquoi n’as-tu donc pas parlé des informations que ton cher ami Zedh nous avait transmises lors de son petit exercice de danse à Pyrecerf ! Désolé de lancer un pavé dans le marais, mais de mon point de vue tu devrais jouer cartes sur table avec L’UO si tu veux les rejoindre !

Certes j’avais une fois fait la promesse de protéger tes sources…
Mais il semble que nos chemins soient maintenant définitivement opposés !

Toujours est-il je vois que tu n’as rien perdu de ta verve, et te félicites pour tes récits.
Tu devrais peut être te reconvertir en ménestrel…

Berom se retourne vers Umbre, le sourire jusqu'aux oreilles :

"Salut à toi premier et dernier client ! Ne t'inquiète pas, les honorables membres de l'UO savent tout des informations que je vous avais vendu. Et tu viens en plus de leur prouver que je sais tenir ma langue quand il faut, puisqu'ils ne savaient pas que c'est Zedh qui m'avait renseigné.
C'est incroyable de m'imaginer me taire, non ?"

"Bon, en attendant que je vous raconte comment, dans un petit viillage loin de tout, je me suis retrouvé à danser pour le seul plaisir de Llyn et Perline, les coquines, j'offre ma tournée, et à toi aussi Umbre, après tout, c'est toi qui a donné la première pièce qui a donné ma fortune actuelle"

Et Berom éclate de rire, content de lui même, comme toujours.

Tenillort relava la tête

J’ai bien entendu le mot tournée Berom ?... C’est marrant, j’avais presqu’oublié que j’avais soif !

Mais dis-moi, c’est curieux tout de même, tous ces gens qui prennent la peine de venir ici pour te casser la baraque ?...

On dirait un peu un mariage qui vire au cauchemar, où quand le prêtre achève enfin cette fameuse phrase « si quelqu’un s’oppose à ce mariage, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais » … on verrait se manifester toute une ribambelle de gens avec plein d’histoires sordides …

T’es vraiment pas banal hein, vieux bonimenteur !

Et au fait santé et bonsoir à vous, mon beau Monsieur de la Garde ! C’est toujours un plaisir de recevoir un hôte de marque !