Une petite mort,… une nouvelle vie ?...

Mon cher Terendul,

Quand tu liras ceci, je serai loin, enfin j’espère, faut voir si je ne vais pas oublier un truc en dernière minute ou me planter dans le trajet que j’ai pourtant préparé avec grand soin en dégustant un excellent alcool maison. Ne cherche surtout pas à me retrouver. Ça m’étonnerait d’ailleurs que tu y songe ? Tu vas plutôt te commander à boire comme je te connais. Alors demande donc déjà une seconde chopine que tu boiras à ma santé celle-là.

On s’est bien marré tous les deux, ça c’est certain, mais j’en peux vraiment plus ! Cette vie m’ennuie de plus en plus et je ne parviens pas à trouver ma voie sur cette ile. J’ai tout essayé pour m’en sortir, j’ai même songé un instant à devenir honnête, c’est te dire à quel point il est temps que je me sorte les doigts du … ! Je n’ai plus chassé depuis si longtemps que j’en ai presqu’oublié le gout du sang. Il me faut de l’action et de la nouveauté si je ne veux pas finir comme notre sagouin de père, agonisant dans son vomit au petit matin, couché sur le pavé humide à l’arrière d’une maison de passe crasseuse … Donc je pars …

J’ai pris la direction d’une Ville côtière et je compte m’embarquer au plus vite sur le premier rafiot en partance pour l’une ou l’autre aventure improbable. J’ai entendu dernièrement un vieux marin d’Artasse causer de pêche miraculeuse et son histoire a éveillé ma curiosité (Sensation délicieuse que j’avais presqu’oublié). Il parait que sur des océans lointains, dans des contrées légendaires, on peut pêcher des bestioles étranges et fantastiques au péril de sa vie. Il a même évoqué une espèce terrifiante qu’il appelle « sirène », une créature mi-femme mi-thon des plus dangereuses et sournoise d’après lui… Et je veux voire tout cela de mes propres yeux !

Voilà! Toi qui semble avoir trouvé ta place ici-bas, tu ne manqueras pas de faire honneur à notre nom, à défendre la réputation des Kawamot et de notre cher Ordre!
Tu remettras d’ailleurs mes salutations à tous les membres de l’Union Obscure, ce sont les plus fameux camarades que l’on puisse trouver tu peux en être sûr! Personne ne leur arrive à la cheville (surtout si personne est un Nain) !

Continue à t’entrainer, à chasser, à faire tout et n’importe quoi comme tu le fais si bien (N’importe comment aussi si possible, c’est tellement plus réjouissant)! Continue à voler et tuer avec classe comme on l’a toujours fait dans la famille et comme à notre habitude surtout ne recule jamais !! (Fait demi-tour éventuellement)

Si l’occasion se présente, tue quelque Légendes dans la joie et la bonne humeur en pensant à moi, c’est une saine occupation et tu feras œuvre de compassion pour le peuple de moutons dociles qui trime sous le joug de ces seigneurs de pacotille !

Je vous fais confiance pour étendre votre obscure influence sur la totalité de ce monde,… La liberté est en marche et rien ni personne ne pourra vous arrêter !

Adieu Terendul, Adieu Nacridan, longue vie à l’UO.
Ton frère Tenillort.

PS : J’ai appris dernièrement qu’une prime avait été offerte pour la tête de truffe. Cette petite peste arrogante a donc fini par se mettre du monde à dos, c’était à prévoir. A votre place, un contrat à 300 pièces d’or, je n’hésiterai pas longtemps … Enfin c’est vous qui voyez.

PPS : J’ai laissé des trucs pour toi sur la petite étagère à gauche derrière la porte du bar. Mais j’ai emporté la vieille bouffarde d’oncle Bergolas en souvenir.

PPPS : Ah oui, j’ai aussi emporté quelques bonnes bouteilles de notre réserve personnelle. Je sais que tu ne m’en voudras pas du tout.

PPPPS : Si j’en ai le temps, je t’enverrai peut-être une dernière missive avant d’embarquer. Mais je vais sans doute ramer un peu pour trouver un capitaine de navire à ma hauteur, je risque donc d’être fort occupé.

Mon cher Terendul,

J’ai finalement trouvé le temps de t’envoyer quelques nouvelles avant mon départ. Ce sont probablement les dernières.

J’ai passé un temps considérable à chercher un navire digne de ce nom et surtout digne du nôtre (De nom)! J’ai dû rencontrer les innombrables marins que l’on trouve dans les nombreux estaminets le long du port pour enfin trouver un capitaine qui m’inspire confiance. C’est fou ce que ces gars-là sont bavard dès qu’on commence à évoquer leur vie tumultueuse autour d’une bonne bouteille.
…

…
Tu aurais certainement apprécié toi aussi toutes ces rencontres improbables que l’on peut faire dans ces sympathiques établissement. Le plus souvent de minuscules tripots en sous-sol, éclairés à la chandelle, aux murs noirci et à l’atmosphère enfumée et pesante. J’ai passé de bon moment je dois bien te le dire.

Enfin, j’ai fini par trouver un fier voilier dont le nom m’échappe (Le Pequenod ou un truc du genre ?) et dont le capitaine m’a tout de suite tapé dans l’œil. Je cherchais un gaillard solide et fiable, un marin avec les deux pieds sur terre qui sait mener sa barque comme on dit. Histoire de ne pas m’engager à la légère dans un voyage inutile.

Le Capitaine Acrab (ou Achar, ou Archab, je ne sais plus trop en fait?...) est tout à fait l’homme que je cherchais, même s’il n’a qu’un pied sur terre, l’autre étant une jambe de bois. On voit tout de suite que ce type-là est fait pour commander un navire. Et mes questions sur la pêche miraculeuse et les étranges créatures marines l’ont tout de suite intéressé.

Il faut le voir raconter ses aventures de chasse sur des océans déchainés, ça vaut le déplacement je t’assure ! On s’y croirait ! Il gesticule, il s’emporte, il fulmine même, … ça fait plaisir à voir. Et dans ces moments-là son regard s’éclaire d’une petite lueur qui me semble presque familière.

Bref, je suis tout à fait rassuré concernant mon avenir et lui-même semble avoir beaucoup apprécié les quelques récits que je lui ai fait de nos aventure. On était vraiment fait pour se rencontrer !
…

…
Ce n’est pas tout, j’ai aussi rencontré quelqu’un qui pourrait t’intéresser. Comme je te l’ai écrit, j’ai pris pas mal de temps pour voir du monde et il n’y a pas que des marins par ici. Nombre d’aventuriers débarquent chaque jour.

Or un soir, sur un quai ou je fumais tranquillement la pipe (tu sais, LA pipe !), j’ai vu arriver vers moi un curieux personnage qui m’a abordé et ne m’a pas laissé en placer une durant trois bonnes minutes. Et un culot, je ne te dis que ça ! J’ai bien cru qu’il allait essayer de me vendre l'immortalité ou un truc du genre. Les services qu’il me proposait étaient tellement phénoménaux que je n’ai pu m’empêcher de rire. Il ne s’attendait d’ailleurs pas à tomber sur un gars comme moi. Enfin comme « nous », si tu vois ce que je veux dire ? J’ai donc préféré lui filer quelques conseils plutôt que de le dépecer sur place pour son impudence !

Mais je suis certain qu’il te plairait bien ! J’hésite encore quant à savoir s’il croit lui-même à tout ce qu’il raconte ou si c’est un joyeux affabulateur en mal de sensations fortes? En tout cas, c’est un « personnage » tu peux me croire.
Alors comme je me dis qu’un peu de distraction te ferait du bien, je lui ai indiqué comment rejoindre un Village UO et y trouver une Taverne accueillante. Je lui ai bien expliqué comment vous reconnaitre et je lui ai bien sur conseillé de trouver mon petit frère préféré au cas où il voudrait de l’aide.

Je ne sais s’il te contactera un jour ? Rien n’est moins sûr ! Il avait l’air un peu circonspect en écoutant ma description de l’UO et de quelques uns de ses illustres membres. Et il a éclaté de rire quand je lui ai dit qu’un nouvel arrivant comme lui risquait fort de ne pas survivre à un voyage trop poussé à l’intérieur des terres ?!

Enfin voilà, si quelqu’un cherche un jour à te joindre, n’en sois pas étonné et laisse le parler avant de lui faire la peau ! Par contre j’ai oublié son nom,… Tu sais bien moi et la mémoire.

Ah oui, et ce n’est pas un Elfe. Je te laisse la surprise !
…

…
Voilà mon cher frère. Cette fois ci c’est la bonne !

Je pars,… le vol de nuit s’en va, destination Bahia, Buenos aires ou Cuba …

Je sais pas c’que ça veut dire, c’est un clodo un peu bourré qui chantait ça l’autre soir sur le quai d’embarquement et c’était joli je trouve. C’est souvent joli quand on comprend rien d’ailleurs, tu ne trouves pas ?

Bref, j’ai rendez-vous ce soir pour causer du voyage avec le capitaine et tout l’équipage au « Cachalot qui tousse », une chouette petite taverne. Et puis départ demain à l’aube pour l’aventure.

Donc Adieu Terendul.
Bonne chance à toi.

Ton frère Tenillort.

PS : T’as pas trouvé ma blague à tabac en peau de lézard doublée poney ? Il me semble que je l’ai oublié ? Enfin c’est pas bien grave, t’en feras bon usage j’en suis certain. Et j’aurai qu’à m’en refaire une en peau de « sirène », tu sais la drôle de bestiole dont je te parlais dans mon courrier précédent. Elle sera doublée aussi comme ça.